Dans les an-nées 60, la télévision a déjà pénétré la majorité des foyers américains. De plus en plus d'enfants découvrent la réalité extérieure à travers elle, avant même d'apprendre à lire et à écrire. Difficile dans ces conditions de ne pas imaginer des effets à long terme sur la perception de ladite réalité. C'est du moins l'hypothèse faite par la théorie de la « cultivation ». Par là, les sociologues de la communication désignent les recherche impulsées dans les années 60 par un certain George Gerbner sur l'influence exercée non par les médias en général, mais par la télévision en particulier. Méconnue en France, cette théorie a pourtant inspiré, à partir des années 70, dans les pays anglo-saxons, de nombreux tests d'évaluation des effets du petit écran sur la représentation des minorités et l'orientation politique, notamment. Ont ainsi pu être mises en évidence de nettes différences dans les réponses, selon que le spectateur est un grand consommateur ou un consommateur modéré de programmes télévisés.
Marc Olano