Dedans, dehors. Les nouvelles frontières de l'organisation

Coordonné par Patrick Besson, Vuibert, « Entreprendre», 1997, 222 p., 129 F.

Entreprise mondialement implantée, Benetton n'emploie directement que 6000 salariés : autour de ce noyau dur, gravitent près de 8000 entreprises rassemblant près de 70000 salariés. L'apparition de ce type de structures en « nébuleuse » est une des manifestations des recompositions en cours dans le fonctionnement et les structures des entreprises.

Peut-on encore parler de « frontières » à propos de telles organisations ? N'allons-nous pas vers une entreprise réduite à une peau de chagrin ? Cet ouvrage, réalisé par un collectif de chercheurs en management, propose un ensem-ble de réflexions théoriques sur cette problématique du dedans/ dehors.

Selon Patrick Besson, cette mini-révolution trouve sa source dans l'explosion des nouvelles technologies de l'information : la logique informationnelle prendrait le pas sur la logique manufacturière. Elle amène à repenser le management. Ainsi, souligne Loïc Cadin, ces nouvelles formes organisationnelles ont des incidences considérables sur la gestion des compétences et des carrières.

Les entreprises en réseau ne sont pas des organisations hiérarchiques incarnant l'intention d'un projet ou d'un leader : elles sont des associations de professionnels. Les comportements humains résistent pourtant face aux effets supposés de la logique de l'information et de la fluidité. Le management, souligne Jean-Michel Saussois, doit en outre veiller à la cohésion et à la mobilisation du collectif face aux menaces de la concurrence. On remarquera d'ailleurs que l'ouvrage ne livre pas de données statistiques sur l'ampleur de ce mouvement d'externalisation-dissémination. Les nouvelles théories de l'entreprise (les coûts de transaction, l'entreprise comme « noeud de contrats », théorie de la ressource...), abondamment citées, aident à cerner les caractéristiques de ce nouveau paradigme organisationnel. Elles demeurent cependant partielles et éclatées. Patrick Besson plaide donc pour une théorie intégrée de l'entreprise désintégrée.

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