Depuis plusieurs années, les rapports d’ONG comme Freedom House ou Idea (Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale) tirent la sonnette d’alarme : depuis un quart de siècle, la démocratie ne progresse plus dans le monde. Des régimes hybrides, mi-démocratiques mi-autoritaires, se développent, même dans les pays occidentaux (Hongrie, Pologne). Les libertés individuelles en particulier sont remises en question (expression, manifestation, association, pluralisme des médias…).
Certains intellectuels envisagent sérieusement la « fin des démocraties », y compris en Occident. Par exemple, lors d’une conférence à Genève en mars 2017, le professeur de droit américain Stephen Holmes ose la comparaison biologique : il considère que la démocratie, comme n’importe quel organisme naturel, peut mourir. En cause, la difficulté à transmettre aux plus jeunes la mémoire des évènements qui ont marqué l’entrée en démocratie ou l’ont menacée (guerres mondiales…) ; le décrochage entre les actions politiques et les attentes des électeurs ; le retour des classes sociales et des inégalités entre une élite globalisée et une masse de citoyens qui ne bénéficient pas autant de ces avancées.