Des femmes enceintes chez le psy

Même si, malgré une médicalisation de plus en plus poussée, la grossesse n'est pas une maladie, elle reste un événement majeur dans la vie d'une femme. Son image en est transformée, tant physiquement bien sûr, que psychologiquement et socialement. Même si, la plupart du temps, la grossesse est vécue comme un événement heureux, il arrive que les choses se compliquent. Et dans ces cas-là, le soutien psychologique des femmes enceintes est faible. Il pourrait pourtant jouer un rôle non négligeable ! Nicole Mamelle, épidémiologiste, s'est intéressée aux facteurs psycho-affectifs qui pourraient influencer les risques de prématurité du bébé. Elle a d'abord montré que certaines dimensions psychologiques étaient liées au risque de prématurité : difficulté à vivre les changements de son corps, anxiété, tendance à être toujours pressée dans la vie quotidienne, faible place faite au père, faible lien de filiation, exagération des superstitions et tendance à attendre que la médecine prenne en charge la grossesse. Plus l'on retrouve chez une femme ces dimensions psychologiques, plus le risque de prématurité s'élève. Mais alors, si les facteurs psychoaffectifs influencent la grossesse, un entretien psychologique permettrait-il de diminuer les risques de prématurité ? Oui, affirme N. Mamelle, puisque ses travaux montrent que, chez des femmes enceintes à risque, le taux de prématurité chute de 36 % à 20 % pour celles qui ont rencontré un psychologue.