A chaque instant, notre système nerveux réalise des prouesses grâce à sa capacité à mobiliser de façon bien orchestrée des populations de neurones. A l’heure actuelle, voici ce que savent les scientifiques sur la façon dont les neurones « communiquent » entre eux : un influx électrique va se créer à partir du mouvement d’ions qui traverse des « canaux », cet influx se propage à travers l’axone du neurone (une sorte de long fil électrique) jusqu’à sa terminaison où il pourra, grâce à des mécanismes chimiques, continuer sa propagation vers un autre neurone. Le système nerveux serait donc un immense espace de câbles qui font transiter des informations électriques.
Et pourtant, parfois dans l’histoire, certains sont suffisamment téméraires pour tenter de réécrire le scénario. Thomas Heimburg, physicien danois, est l’un d’entre eux. Dans une expérience menée dès 2011, il commence, sous le regard de nombreux observateurs dont le journaliste Daniel Fox [1], à anesthésier le bras d’une jeune femme, de sorte à empêcher la transmission de l’influx nerveux dans cette partie du corps. Le bras est ensuite criblé d’électrodes qui enregistrent l’activité musculaire et envoient à intervalles réguliers des chocs électriques. Au début, rien. Puis en modulant le courant, voilà que les doigts de la patiente commencent à convulser. Une onde montrant un signal électrique dans le muscle du bras confirme ce qui est observé : le courant a bel et bien dépassé l’anesthésie. Incroyable !