Des orphelins invisibles Trois questions à Cécile Flammant

Autrefois au centre de l’attention, les orphelins sont aujourd’hui invisibles. La démographe Cécile Flammant a mené une enquête pour savoir qui sont ces enfants qui ont perdu un ou deux de leurs parents.

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Cécile Flammand

Doctorante en démographie, Institut national d’études démographiques (Ined).


 

Pourquoi s’intéresser aux orphelins ?

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Tout simplement pour répondre à un manque de données ! Les orphelins ont longtemps été considérés comme une population à protéger : c’est le cas durant la Première Guerre mondiale avec les nombreux orphelins de guerre – pour lesquels on crée d’ailleurs le statut de pupille de la nation. Mais leur nombre a ensuite diminué drastiquement en raison de l’augmentation de la durée de vie : les parents meurent aujourd’hui à un âge plus avancé qu’autrefois et leur probabilité de laisser un enfant mineur orphelin est donc de plus en plus faible. D’où le silence de la recherche, qui s’intéresse désormais plus aux enfants de couples séparés ou divorcés. L’orphelinage, c’est-à-dire le fait d’avoir perdu son ou ses deux parents, est devenu un phénomène invisible en France, et plus largement en Europe et dans l’OCDE.