Nombre de catastrophes se sont produites alors même que des voix s'étaient élevées pour alarmer l'opinion ou prévenir les pouvoirs publics. Pourquoi ces « lanceurs d'alerte » n'ont-ils pas été entendus ? C'est ce qu'ont voulu savoir deux chercheurs du CNRS en revenant sur différents dossiers : l'amiante, les risques liés au nucléaire, enfin l'affaire de la vache folle. A l'aide d'un logiciel, ils ont représenté et comparé les formes d'argumentation utilisées par les protagonistes au fil du temps. Malgré le faible écho rencontré dans le passé par ces mises en garde, les résultats tendent à confirmer la supériorité des lanceurs d'alerte humains sur les systèmes d'alarme automatique.
Références
Francis Chateauraynaud et Didier Torny, « Les sombres précurseurs. Une sociologie pragmatique de l'alerte et du risque », EHESS, 1999.