> Michel Le Brigand
Formateur, consultant et poète, il a publié Écrire pour mieux vivre (Eyrolles, 2019), où il propose une trentaine d’exercices pour nous faire découvrir le pouvoir libérateur de l’écriture, la façon dont celle-ci peut nous aider à mieux gérer les difficultés du quotidien et développer nos potentiels.
Comment l’écriture nous aide-t-elle à vivre ?
Par sa dimension de régulation émotionnelle et par sa dimension de partage. Dans mon livre Écrire pour mieux vivre, je m’intéresse avant tout à l’écriture de soi, une forme particulière, tout à fait différente de l’écriture de transmission : une écriture réflexive, intime, qui permet une libération de la parole. Car l’écriture est d’abord une prise de parole, qui répond au besoin fondamental de l’être humain de s’exprimer, de faire sortir ce qui est à l’intérieur, en régulant ses émotions. Dans un second temps vient l’écriture de transmission, en adressant son texte aux autres. L’émotion prend alors un autre visage : celui du lecteur.
Vous êtes formateur et consultant. Comment utilisez-vous l’écriture dans votre activité ?
Outre le fait d’animer des ateliers centrés sur l’écriture de soi ou sur le geste artistique, je forme aussi régulièrement des personnes qui exercent des métiers de la relation, dans l’accompagnement, le soin ou la pédagogie, et dont les émotions deviennent presque un outil de travail. Souvent, elles ont pris l’habitude de les réguler par le dialogue verbal, mais vont forcément manquer de recul face à certaines situations. En vue de les amener à davantage d’autonomie, je les encourage à débriefer les situations par écrit. Écrire permet en effet de mettre à distance les émotions pour rétablir la pensée, surtout lorsque les choses sont conflictuelles.