Éloge de l'ennui/Migrations des Roms/Mobilités sociales

« Éloge de l’ennui »
Enfance & Psy - N° 70, septembre 2016, 160 p., 18 €.

Ce dossier « Éloge de l’ennui » souligne les vertus d’un certain désœuvrement, propice à la vie imaginative. « Ne rangeons pas nos vies et celles de nos enfants sous un impératif de productivité », conseille Olivier Douville, psychologue clinicien et psychanalyste. Autrement dit, il faut supporter de s’ennuyer un peu pour rêver, et ce, dès le plus jeune âge. Pendant ces temps morts, un enfant élabore, cherche et crée. « Il vit sans doute, dans un moment qu’on décrirait comme de l’ennui, une rêverie salutaire même si à peine formulée », estime O. Douville.

À l’adolescence, l’ennui devient le « compagnon du doute » et « l’affect inséparable des latences, de ces moments de repli pour des métamorphoses ». Si les jeunes semblent accaparés par des activités chronophages, ils parviennent à conserver des instants de solitude, dégagés des pressions et injonctions familiales, scolaires et sociales. Marion Hazza, psychologue clinicienne et maître de conférences à l’université de Poitiers, dévoile un usage inattendu et détourné des jeux vidéo : rivés sur leurs écrans, les adolescents « préservent des temps pour eux, temps de rêveries, donnant l’apparence d’une occupation ». La chercheuse met en lumière les ressorts de cette stratégie pour ne pas être dérangé, « tel le lecteur rêveur, face au flou des lignes dansant sous ses yeux depuis de longues minutes ».