En quête de lectorat

Le bilan économique du secteur de la presse écrite et de l'édition est contrasté. Il permet avant tout de souligner à quel point le lectorat, lui, est en train de changer.

Dans le domaine de la presse écrite, les tableaux de bord 2005 se présentent sur fond de conjoncture morose. Les chiffres de vente des magazines et des quotidiens sont en baisse continuelle, et on assiste encore et toujours au renforcement du monopole de quelques groupes : pendant la lente et inéluctable agonie de France-Soir, le groupe Ouest France rachète pas moins de 5 quotidiens et 42 hebdos ! En quête de leurs lecteurs perdus, certains tentent de faire peau neuve à l'aide de nouvelles formules ; les grands quotidiens couplent leur tabloïd à des produits d'appel (DVD, livres d'art, encyclopédies) : ils tentent de se doper aux cadeaux culturels tout en menant une politique de réduction des coûts (diminution des effectifs, suppression de suppléments...). Le développement de sites Internet complémentaires à l'offre papier participe de la même course impérieuse à la séduction d'un lectorat en mutation. Il faut bien reconnaître que la baisse dramatique des achats et des abonnements est alarmante 1. Mais cette tendance doit pourtant être confrontée au succès de la presse gratuite qui monte en puissance depuis son origine : Métro et 20 Minutes distribuent en effet chaque jour près de 1 500 000 exemplaires ! Leur lectorat semble être plutôt jeune, actif et urbain, celui-là précisément qui lit de moins en moins de journaux payants.