ENCYCLOPÉDIE DES RELIGIONS

tome I, 1315 pages : «Histoire»,tome II, 1155 pages : «Thmes»Bayard Editions, 1997, 2470 p., 1200 F.

Quelque 2 500 pages denses, plus de 130 auteurs dont une bonne part des spécialistes universitaires de l'histoire, de la sociologie et de l'anthropologie religieuse pour une encyclopédie thématique et chronologique. Voici les ingrédients quantitatifs d'une entreprise qui constitue un événement éditorial.

Si le premier tome ressemble à une classique histoire des religions, le second s'avère plus original. En effet, il présente une analyse comparative des grandes questions inhérentes à toutes les traditions religieuses: de la mort à l'éthique, en passant par la place de l'être humain dans le monde.

On trouve l'étude des religions préhistoriques dans la première partie de l'ouvrage. Dans son article, «Les religions préhistoriques», Emmanuel Anati prend position par rapport au débat entre origine unique ou évolution parallèle de l'Homo sapiens sapiens. S'appuyant sur l'existence d'archétypes de comportements religieux ou de croyances à l'échelle de la planète, il en déduit l'impossibilité d'une évolution séparée. L'argument proposé n'est cependant guère convaincant. La religion des peuples chasseurs du paléolithique inférieur était, selon lui, essentiellement tournée vers la survie. Ainsi, les rituels tendaient-ils à mettre en scène les principes vitaux tels l'onction des cadavres avec de l'ocre, l'acquisition des forces animales lors de repas ou de danses, les peintures rupestres...

Concernant l'antiquité moyen-orientale, gréco-romaine, les religions de l'Inde, de l'Extrême-Orient, et celles des peuples africains, océaniens et amérindiens, les monographies de spécialistes sont informatives et documentées, mais parfois difficiles d'accès par leur extrême précision. L'essentiel demeure cependant d'un vif intérêt. Compte tenu de l'ampleur des sujets présentés et de la densité des contributions, il n'est possible de fournir que quelques illustrations.

publicité

Leda Spiller s'interroge, par exemple, sur la religion grecque classique et hellénistique. Elle montre les liens qu'il y eut entre les modifications des cultes religieux et les transformations sociales. La coexistence de cultes locaux - comme celui d'Athéna - et de cultes de dévotion personnelle - comme de Dionysos et de Déméter - a tourné au profit de ces derniers. Cette évolution s'est étalée pendant l'unification politique jusqu'à l'extension de la civilisation et de l'influence de la Grèce.