Comment qualifieriez-vous le marché professionnel des psychologues en France ?
De problématique ! Les jeunes diplômés se retrouvent fréquemment dans des situations précaires, surtout durant les premières années. Les uns multiplient les temps partiels, ce qui rend le taux de chômage impossible à établir avec fiabilité. Les autres sont tentés de s’installer d’emblée en libéral, alors qu’il faut un minimum d’expérience avant de franchir le pas. D’autres encore se reconvertissent rapidement vers des professions pour lesquelles un bagage en psychologie est intéressant.
Au vu de cette situation, peut-on dire qu’il y a trop d’étudiants en psychologie en France ?
Manifestement oui. C’est une filière attractive, mais illusoire. Les lycéens se font des idées… Quand ils sont confrontés à des statistiques et à des données biologiques, ils éprouvent fréquemment une véritable déception. Certes, l’information quant à la réalité du cursus circule mieux, de sorte que le nombre d’inscriptions commence à baisser. Mais c’est encore insuffisant. En outre, la sélection s’opère trop tardivement, à l’entrée du Master 2. Alors que si elle avait lieu dès la fin de la licence, certains étudiants pourraient quitter le cursus avec un diplôme et s’orienter immédiatement vers des professions connexes : songeons aux éducateurs, ou encore aux professionnels de la petite enfance ou des services à la personne en général. Quelques universités ont d’ores et déjà instauré cette sélection à l’entrée du Master, qui devient incontournable. Toutefois, ces expériences parcellaires sont plus tolérées que véritablement admises.