Vous êtes associé, avec d’autres scientifiques israéliens, au Human Brain Project, sélectionné comme programme « porte-drapeau » par l’Union Européenne. Dans quelle mesure une simulation informatique du cerveau peut-elle permettre de comprendre le fonctionnement de l’activité neuronale ?
Il faut préciser que la simulation du cerveau ne recoupe qu’une partie de ce vaste projet. La majeure partie du programme consiste à élaborer de nouvelles technologies inspirées du cerveau et de nouvelles méthodes pour « mettre le cerveau » en base de données, y compris des informations médicales le concernant. Pour ce qui est de la simulation informatique, nous restons persuadés que répliquer les mécanismes qui activent des réseaux spécifiques de neurones – sains et malades – nous permettra de comprendre le cerveau de manière beaucoup plus fondamentale que par le passé.
Ce projet d’envergure va-t-il aider les neurosciences à appréhender le lien entre le comportement humain, la conscience, et l’activité neuronale ?
Absolument. Après tout, d’un point de vue scientifique, tous ces phénomènes de haut niveau – comme la conscience – dérivent de processus physicochimiques dans le cerveau. Intégrer ces processus au sein de formulations mathématiques, à l’aide de l’informatique, devrait apporter un nouvel éclairage sur la relation entre les mécanismes du cerveau et les capacités émergentes, comme les émotions, la créativité, le langage…