Entretien avec Olivier Houdé. Neuropédagogie : pour une pédagogie du cortex préfrontal

« Les découvertes en psychologie du développement de l’enfant et en neurosciences cognitives peuvent avoir un impact à l’école, dans le secteur de l’éducation, tout comme les neurosciences associées à la médecine ont déjà un fort impact dans le secteur de la santé. À l’image de la médecine, la pédagogie est un art qui devrait s’appuyer sur des connaissances scientifiques actualisées. En apportant des indications sur les capacités et les contraintes du “cerveau qui apprend”, la psychologie peut aider à expliquer pourquoi certaines situations d’apprentissage sont efficaces, alors que d’autres ne le sont pas. Par exemple, il est aujourd’hui admis qu’il serait très utile de développer à l’école une pédagogie du cortex préfrontal, notamment l’exercice de la capacité d’inhibition du cerveau. L’inhibition est, en effet, une forme de contrôle neurocognitif et comportemental qui permet aux enfants de résister aux habitudes ou automatismes, aux tentations, distractions ou interférences, et de s’adapter aux situations complexes par la flexibilité. Le défaut d’inhibition peut expliquer des difficultés d’apprentissage (erreurs, biais de raisonnement, etc.) et d’adaptation tant cognitive que sociale.