Essais III. Wittgenstein et les sortilèges du langage

Jacques Bouveresse, Agone, 2003, 252 p., 18 €.

Ce volume réunit plusieurs textes de Jacques Bouveresse, qui visent à éclairer la pensée de Ludwig Wittgenstein et, ce faisant, à lever de nombreuses incompréhensions, notamment celle consistant à voir en lui un « démolisseur de la philosophie ». En effet, comme le note J. Bouveresse, « Wittgenstein détruit, comme il le reconnaît, beaucoup de choses, et la difficulté est de se persuader qu'il le fait dans l'intérêt de la philosophie elle-même et ne détruit rien qui soit important, même pour elle ».

Les résistances que rencontre la pensée de L. Wittgenstein sur ce point tiennent sans doute au fait qu'il désacralise la philosophie : « Il faut renoncer à la concevoir comme une activité d'ordre supérieur qui aurait pour but de procurer un fondement ou une justification à nos activités les plus ordinaires. » Pensée bien désarmante sans doute pour les représentants de la philosophie traditionnelle... Mais si, derrière les problèmes philosophiques, on trouve en général des confusions linguistiques, cela ne veut pas pour autant dire que le travail philosophique pour mettre à jour ces non-sens cachés soit accessoire ou même aisé et qu'on puisse en faire l'économie.