Est-il prudent de tripoter son robot ?

Si vous acquérez le robot Pepper, aussi sexy qu’un bonhomme Michelin nain qui aurait perdu ses bourrelets, restez correct : des comportements « sexuels ou indécents » envers lui équivaudraient à une rupture de contrat, précise l’entreprise Softbank qui le commercialise. Anecdotique ? Pas tout à fait, le débat existe. Le sexe avec une poupée gonflable geek, il y a déjà Roxxxy pour ça : Roxxxy est un robot à l’apparence féminine spécialement conçu pour conter fleurette, et plus si affinités. Qu’on se rassure, il existe aussi une version masculine : Rocky. Capable, promet-on, de soutenir une légère conversation avec son partenaire humain en s’adaptant à ses émotions, ce corps de rêve à désigner vous-même coûte 9 000 euros. Or Kathleen Richardson, professeure d’éthique robotique à l’université de Montfort à Leicester, dénonce la robophilie comme un danger… Mais pas pour le robot ! D’une part, les galipettes high-tech risqueraient selon elle d’appauvrir les relations avec des humains en suggérant qu’une relation peut se réduire à la sexualité (mais un sexbot capable de feindre des émotions n’est-il qu’un partenaire sexuel ?). D’autre part, elles renforceraient les stéréotypes envers les femmes, objets sexuels (mais n’est-ce pas déjà un stéréotype d’imaginer que le marché des robots sexuels concernera uniquement des hommes consommant des machines au corps féminin ?). Dans le camp adverse, Ian Kerner, sexologue américain très médiatisé, argumente que des séances acrobatiques avec un robot aideraient les patients souffrant d’impuissance, d’inhibition ou d’autres troubles sexuels pénibles. Ce partenaire-là ne les jugera pas…