Ethnographie : Une anthropologie (pas toujours) partagée

Après le boom créatif de la fin des années 1950, Jean Rouch continue de documenter les rituels traditionnels de la région du Niger, des Songhays aux Dogons. Il y respecte scrupuleusement la leçon qu’il a tirée de ses expérimentations : sans cinéma, il n’y a pas de film ethnographique qui tienne. De La Chasse du lion à l’arc (1967) à la série du Sigui (1967-1973), le rituel soixantenaire des Dogons, ses films frappent par l’intensité de ses images et la dramaturgie habitée de son récit. Filmé sur une période de sept ans, La Chasse du lion à l’arc est un modèle du genre. J. Rouch s’y fait le conteur d’un rituel immémorial, intégrant sa description des faits et gestes des chasseurs à la narration palpitante de la traque des lions mangeurs de bétail.

(1) Colette Priault, « “Parole interdite”, parole sous contrôle », , n° 81, septembre 1996.