Étudier la psycho online

Les meilleurs profs, les matières les plus variées, souvent la gratuité : il n’a jamais été aussi facile de se former à la psychologie pour son plaisir, et en restant chez soi…

Vous pouvez tout apprendre sur le Web : y trouver des tutoriels qui vous expliquent comment réparer votre vélo ou assister à des cours dispensés par les plus grandes universités. Les possibilités y sont infinies, et la difficulté principale, en psychologie comme ailleurs, consiste à identifier la légitimité et la qualité des sources.

Du e-learning aux MOOCs

Les cours en ligne existent depuis de nombreuses années. Habituellement désignés par le terme e-learning, ils sont souvent le fait de sociétés privées. Leur accès est réservé à des publics spécifiques et payants. L’arrivée de cours ouverts à tous, les MOOCs (pour Massive Open Online Courses), dans lesquels se sont engagées les universités américaines les plus prestigieuses, a bouleversé ce milieu, par sa gratuité mais aussi parce qu’elle a permis d’organiser l’offre sur des plateformes dédiées. Il suffit désormais de s’y inscrire, puis de choisir des apprentissages parmi les centaines qui sont proposés. En France, le ministère de l’Éducation a investi 8 millions d’euros en 2013, dans la création d’une plateforme pour les universités et les écoles françaises : France université numérique (FUN). En deux ans, elle a proposé plus de 150 cours et compte aujourd’hui plus de 530 000 inscrits. La gestion de cette plateforme est désormais confiée à un groupement d’intérêt public, constitué des universités qui souhaitent s’investir dans ce domaine.

Précisons cependant que les MOOCs ne sont pas réservés aux savoirs universitaires : des opérateurs privés se sont également lancés dans l’aventure, avec des formats et des réussites très divers. Leurs motivations sont multiples. Il peut s’agir d’opérateurs en formation, qui positionnent les formations comme produits d’appels, ou de prestataires qui promeuvent ainsi leurs savoirs et compétences. Dans tous les cas, un profit commercial est espéré.

Ce que les MOOCs changent à la formation

Les MOOCs font l’objet des mêmes critiques que tout ce qui se développe sur le Web. Il leur est reproché de mettre en concurrence les établissements du monde entier, ce qui tendrait à renforcer la concentration des moyens dans les grands pôles universitaires aux dépens des plus petits organismes. Pour leurs détracteurs, cette centralisation des lieux de production du savoir entraînera une uniformisation des points de vue. Les petites universités, pour réduire les coûts, devront utiliser les cours produits par celles qui en auront les moyens et substituer aux enseignants de simples vacataires. Par ailleurs, il est également argué que les cours en ligne maintiennent les enseignés dans leurs milieux d’origine et suppriment le brassage social des écoles et universités. Il est vrai que les MOOCs induisent des modifications en profondeur de l’apprentissage, en remettant en question le modèle classique du professeur qui dispense son savoir devant une classe. L’heure est désormais à ce qu’on appelle la « pédagogie inversée ».