Extrait du 2e témoignage
« Ta maman ne savait certainement pas qu’elle te faisait du mal, sinon, bien sûr qu’elle ne l’aurait pas fait.
L’alcool qu’elle buvait, tu le buvais aussi et on sait maintenant que l’alcool abîme le cerveau des bébés ».
Face à ces explications, Emma réagit tout de suite :
- « Est-ce que ça veut dire que je suis gogole ? »
- « Non, ne crois pas cela, tu n’es pas moins intelligente que les autres, mais les petites routes de ton cerveau sont moins bien tracées. Et chaque fois qu’il y a du trafic sur tes routes à toi, tu es obligée de trouver une solution qui n’est pas celle de tout le monde. Cela te donne deux fois plus de travail qu’aux autres car il te faut fabriquer tes propres chemins de traverse. À force de repasser sur tes sentiers, si tu y repasses souvent, le petit sentier devient un chemin et le chemin devient une route sur laquelle l’herbe ne repousse plus… J’essayais de trouver un schéma imagé et elle comprenait très bien ce que je voulais lui dire, se souvient Gabrielle avec émotion ».
Extrait du 3e témoignage
« La seconde année au sein du lycée professionnel a très mal démarré : dès octobre, David a commencé à fuguer.
Son professeur principal avait changé, il pensait davantage à l’entreprise qu’au volet artistique. Sa tenue vestimentaire reflétait d’ailleurs son état d’esprit : chemise, cravate, des petites lunettes cerclées de métal, pas du tout le genre décontracté de son prédécesseur.
Très rapidement, il y a eu un clash : début octobre, David a disparu pendant trois jours « chez des potes » à Miramas, des jeunes que j’aurais préféré qu’il ne fréquente pas. Simultanément, il a commencé à s’intéresser à la politique et est tombé dans l’extrémisme, hésitant entre le Front national, puissant à Miramas, et l’extrême gauche.
Finalement, il a opté pour l’extrême gauche et le mouvement punk, s’habillant de vêtements volontairement déchirés et décorés de chaînes, de clous et de slogans punks : « No Future », « Punk is not dead », « Fuck the police ». Il s’est rasé le crâne et s’est laissé pousser une crête. Pour couronner le tout, il s’enfermait dans sa chambre, « décorée » de têtes de morts, de symboles punks et de slogans variés, et mettait la musique à fond… À la maison, le climat était devenu parfaitement insupportable : des « engueulades » sans arrêt, beaucoup de violences verbales, beaucoup d’agressivité vis-à-vis de son père ».
chapitre 5
Ses alcools et spiritueux constituent pour la France un véritable patrimoine et participent de sa richesse culturelle.
Mais il est vrai que la relation à l’alcool a évolué au fil des siècles. D’abord simple boisson gourmande ou reconstituante, l’alcool (… avec modération !) est désormais devenu un instrument de socialisation et de fête. Il n’en demeure pas moins source de risques et d’excès, surtout pour certaines tranches de population comme les jeunes et les femmes en âge de procréer. Un phénomène de société mérite ainsi d’être souligné : les rites d’alcoolisation collective chez les jeunes ou « binge drinking » (selon le baromètre santé de l’INPES, en 2014, 28 % des jeunes filles notamment étudiantes ont connu au moins trois ivresses, et 11 % au moins dix ivresses dans l’année). Ces épisodes d’« alcool défonce » ou de « cuites » induisent un fort risque de relations sexuelles non consenties ou passées inaperçues pour l’intéressée. De même, certaines femmes cadres sont amenées à « consommer », soit en raison du stress professionnel, soit par incitation à boire au cours de repas d’affaires ; et elles ne sont pas toujours conscientes que quelques verres peuvent suffire à perturber le cerveau très sensible de leur futur bébé (Inserm dans BEH 2013).