Bien beau programme que celui de Serge Tcherkézoff : reprendre, à la lumière de vingt ans de recherches, à peu près tout ce que l'on sait - ou croit savoir - sur la société samoane. Les écrits fort célèbres de Margaret Mead, bien sûr, y occupent une place de choix, de même que les réfutations qu'ils ont pu soulever dans les années 80. La question de l'interprétation des premiers contacts, celle de la chefferie polynésienne, des systèmes de rang, de titre, ainsi que celle de la propriété foncière sont également remises à l'examen. Mais l'important est ailleurs : l'originalité de S. Tcherkézoff est de pratiquer une confrontation constante entre la sédimentation des écrits historiques et ethnographiques et ce qu'il apprit dans ses dialogues directs avec des Samoans du xxe siècle.
Marc Olano