Vous avez fondé la maison d’édition Les petits Platons en 2010. D’où est née l’idée ?
Mon projet initial était de monter une maison d’édition de philosophie centrée sur le domaine germanique, qui était ma spécialité. Je voulais proposer des rééditions et des nouvelles traductions. Mais je me suis vite rendu compte que c’était économiquement impossible sans avoir un fonds de catalogue important. Donc je me suis dit : et pourquoi pas de la philosophie pour les enfants ?
À l’époque, existait-il déjà des collections de philosophie pour les enfants ?
Je connaissais Le Monde de Sophie, du norvégien Jostein Gaarder, traduit en français en 1995. C’était une introduction à la philosophie sous forme de roman. J’ai découvert qu’il y avait bien d’autres propositions : la collection « Les Goûters philo », éditée par Milan, qui abordait les questions philosophiques de façon thématique : par exemple L’Amour et l’Amitié ou Obéir et désobéir. Je pense aussi à une très jolie collection chez Gallimard, malheureusement arrêtée depuis, « Chouette ! Penser », dirigée par la philosophe Myriam Revault d’Allonnes. Et il y avait bien sûr une production « péripédagogique », pour les enseignants. Donc une constellation existait, mais nous avons apporté quelque chose de spécifique, qui a été de permettre aux enfants de rencontrer les philosophes eux-mêmes : mon projet fut de raconter dans des albums illustrés l’histoire de la philosophie par le biais des fictions que les philosophes développent, depuis les grands mythes platoniciens jusqu’aux expériences de pensée des auteurs contemporains.