Faire un enfant, c'est mauvais pour la planète...

En avoir ou pas ? Face à l’urgence écologique, certain(e)s tournent « GINK » : Green Inclination, No Kids.

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J’ai bientôt 32 ans et pas d’enfants. Cet « appel du ventre » qu’ont pu ressentir tant de mères, je ne l’ai pas senti jusqu’ici. Quoique… L’horloge biologique tourne et – menues contraintes féminines obligent – il ne me reste que quelques années pour envisager la maternité de façon « naturelle », comme on dit en langage policé.

Mais voilà, une autre horloge tourne, globale celle-là, annonciatrice de grands bouleversements. La sixième extinction de masse est à l’œuvre à un rythme effréné : des espèces disparaissent en raison d’un dérèglement climatique dont l’origine anthropique fait consensus, avec un réchauffement moyen empruntant une trajectoire de +3 °C d’ici 2100 1. De quoi rendre ce monde inhospitalier pour notre espèce aussi : canicules extrêmes, stress hydrique, risque d’épidémie, chute des rendements agricoles…

Toujours plus nombreux

La courbe démographique mondiale, elle, suit une trajectoire inverse de celle de la biodiversité, mais parallèle à celle du réchauffement. Quand ma grand-mère est née au milieu des années 1920, la Terre comptait moins de 2 milliards d’humains. Lorsque ma mère vint au monde à l’orée des années 1960, la planète en comptait plus de 3 milliards. Puis ce fut mon tour de naître à la fin des années 1980, où nous étions déjà 5 milliards. Nous voguons aujourd’hui allègrement vers les 8 milliards d’habitants.