Faut-il mettre les psychologues sociaux sous les verrous ?

En juin dernier, Dirk Smeesters, psychologue social, professeur à la Rotterdam School of Management, aux Pays-Bas, démissionnait, après le constat d’irrégularités dans deux de ses publications par l’Inquiry Committee on Scientific Integrity (une commission d’enquête sur l’intégrité en matière scientifique).

Quelques mois plus tôt, en novembre 2011, Diedrick Stapel, professeur de psychologie sociale à la Tilburg University, aux Pays-Bas également, était suspendu pour avoir falsifié les résultats de certaines de ses études.

Face à ces deux « affaires », le psychologue social Dave Nussbaum, diplômé de la prestigieuse Université de Stanford, aux États-Unis, appelle à « réformer la psychologie sociale ». Dans un billet récemment publié sur son blog, Dave Nussbaum cite longuement le professeur de psychologie et d’économie comportementale israélo-américain Dan Ariely : « Les verrous présents sur les portes sont là pour permettre aux gens honnêtes de le rester. Environ 1 % des gens seront toujours honnêtes et ne commettront jamais de vol ; à l’inverse 1 % des gens sont malhonnêtes et tenteront toujours de briser le verrou qui protège vos biens pour vous voler. Les verrous vous protègeront peu des voleurs endurcis, qui parviendront à pénétrer dans votre maison et à vous dérober vos biens s’ils le veulent vraiment. Les verrous sont donc là pour vous protéger des 98 % restants, qui pourraient être tentés de forcer votre porte si elle n’a pas de verrou. » Cela est aussi vrai pour les chercheurs en psychologie sociale, affirme en substance Dan Ariely : « Une très petite fraction d’entre eux sont des "voleurs endurcis" enclins à falsifier leurs données. Mais la majorité d’entre eux sont honnêtes et ne commettent pas d’erreurs intentionnellement ».