Lutter contre l’absentéisme en finançant le projet collectif d’une classe en fonction de son assiduité : l’idée, appliquée à travers une expérimentation dans des lycées professionnels de l’académie de Créteil, a fait bondir. « Marchandisation » de l’école, dévalorisation de la transmission des savoirs, atteinte aux valeurs de la République…, nombreux sont ceux qui ont été scandalisés.
Face à cette levée de bouclier, les économistes ont globalement tenu à défendre le projet. Marc Gurgand, président du conseil scientifique du Fonds d’expérimentation pour la jeunesse, a rappelé que de tels dispositifs existent déjà dans d’autres pays, et surtout qu’il s’agit de « produire des faits, indispensables à un débat démocratique sur les politiques publiques ». Francis Kamarz regrette, lui, que « l’idéologie » soit le « moteur du raisonnement en France ». Il avoue ne pas savoir si la cagnotte est le bon système (« c’est pour cela que l’on conduit une expérimentation ») mais ajoute : « Nous avons tous été élèves, nous sommes presque tous parents d’élèves, certains d’entre nous sont même enseignants. Il faut accepter l’impossibilité d’en tirer quoi que ce soit d’utile à la réforme de l’éducation, à part une modestie immense. »