Tant dans les pays occidentaux que musulmans, la juxtaposition des termes « islam » et « féminisme » ne va pas sans provoquer de vives polémiques. D’un côté, cette religion est communément présentée comme liberticide pour la femme. De l’autre, le féminisme est régulièrement dénoncé comme une notion « occidentale », étrangère à l’islam. C’est pourtant le dépassement de ce clivage idéologique que proposent les militantes du « féminisme musulman », réunies pour la troisième fois en congrès à Barcelone en octobre dernier. Pour les organisateurs de la manifestation, ce courant promeut l’égalité des sexes et la justice sociale au cœur de sa relecture du Coran. Appelant au « djihad des sexes », les féministes de l’islam entendent dissocier le patriarcat de l’islam, et offrir de nouvelles perspectives féminines en matière de pratique religieuse : droit à l’interprétation des textes sacrés, de participer aux prières et même d’officier dans des prières mixtes.
Marc Olano