Fête de la femme, en version bulgare

Ce matin vers 9 heures, une amie bulgare qui vit depuis longtemps en France me téléphone. Et le dialogue entre copines prend une tournure inattendue :

Elle : Joyeuse Fête !
Moi : Mais ce n’est pas ma fête !
– Si, bien sûr. Nous sommes le 8 mars, c’est la fête de toutes les femmes.

– Ah, oui, d’accord. Je sais que dans les pays de l’Est, on donnait beaucoup d’importance à cette date.

– Enormément d’importance. Rien que depuis ce matin, cinq amies m’ont appelée de Bulgarie pour me souhaiter une bonne Journée de la femme.

– En France, on évite d’employer ce raccourci essentialisant. La terminologie officielle est : « Journée internationale des droits des femmes ». Autant te dire que si les femmes se sentent concernées sur le plan intellectuel et pratique par la question de leurs droits, elles n’intériorisent pas cette journée comme une fête personnelle.

– Les droits des femmes… Non mais tu imagines, dans un régime communiste, qu’on parlait de « droits » pour qui que ce soit ? Rien que de t’entendre employer l’expression « droits des femmes », ça me fait passer un frisson dans le dos – comme si je prononçais une phrase interdite.