Dans Jihad. Expansion et déclin de l'islamisme (Gallimard, 2000), Gilles Kepel pronostiquait, relayant l'analyse d'Olivier Roy (L'Echec de l'islam politique, Seuil, 1992), que les groupes politiques se réclamant du jihad - combat sacré pour la cause de Dieu - étaient entrés en déclin. Le 11 septembre 2001, Al Qaeda orchestrait une série d'attentats au coeur des Etats-Unis. Loin de voir dans cet événement un démenti à sa thèse, G. Kepel estime dans son nouvel ouvrage, Fitna. Guerre au coeur de l'islam, que cet acte désespéré visait à galvaniser dans le monde entier les partisans de l'islam radical. Les conséquences en ont surtout été que la première puissance mondiale a déployé ses armées en Afghanistan et en Irak, imposant au monde entier un discours mêlant aspirations démocratiques et réaffirmations hégémoniques.
Marc Olano