Le fordisme désigne tout d’abord un mode d’organisation du travail impulsé par l’industriel Henry Ford (1863-1947) au début du 20e siècle. Pour construire ses automobiles (dont le fameux modèle T, créé en 1908) dans ses usines de Detroit, H. Ford introduit trois innovations fondamentales : la standardisation des produits, la chaîne d’assemblage et une politique de hauts salaires.
La standardisation est une grande nouveauté à une époque où la plupart des automobiles sont produites sur commande par de petits ateliers autonomes. H. Ford se plaisait à dire : « Je peux fournir une voiture de n’importe quelle couleur, pourvu qu’elle soit noire. » La standardisation va permettre l’invention d’un nouveau mode d’organisation du travail : les chaînes de montage où les automobiles sont montées en série. L’instabilité des ouvriers étant extrêmement importante à l’époque (de nombreux ouvriers immigrés ne faisaient que passer quelques mois dans ses usines), H. Ford, pour fixer un noyau de travailleurs stables, indispensables à une production régulièrement croissante, double les salaires (« Five dollars a day ») des « ouvriers mâles de plus de vingt et un ans et de bonnes mœurs ». La conséquence en fut le considérable accroissement du pouvoir d’achat des ouvriers, puis de tous les salariés.