La Fédération belge des psychologues fête ses 30 ans. Comment est-elle née ?
Avant la Fédération, il existait des associations actives, mais dispersées. Certaines étaient sectorielles pour les cliniciens, psychologues scolaires, indépendants… De plus, elles étaient souvent régionales : pour les cliniciens d’Anvers, les psychothérapeutes du Hainaut occidental… Cet éparpillement ne facilitait pas l’écoute des psychologues par les milieux officiels. C’est dans ce contexte que s’est constituée notre Fédération, qui avant d’être une fédération d’individus, est une fédération d’associations. A l’heure actuelle nous en réunissons encore une dizaine, mais il y en a eu davantage. Nous comptons actuellement plus de 2 000 membres (contre 200 000 pour la Fédération européenne (EFPA), dont nous nous réclamons).Quels ont été les temps forts de votre histoire ?
Par exemple l’obtention, en 1993, de la reconnaissance du titre de psychologue. Ce fut un grand acquis face aux margoulins, ou parfois aux gens de bonne foi mais issus de formations tout autres comme la sociologie, la philosophie, et qui faisaient de la consultation allègrement... Désormais, nul ne peut prétendre à ce titre s’il a n’a pas suivi les études universitaires requises, et s’il n’est pas affilié à la Commission des psychologues, l’organisme qui décide de la légitimité, pour chaque professionnel, de porter le titre aux termes de la loi. Grâce à une loi nationale relative aux "professions intellectuelles prestataires de services", et vu l’évolution de la législation européenne, nous espérons maintenant une reconnaissance non plus seulement du titre mais de la profession, c’est-à-dire des actes que peuvent légitimement exercer en toute indépendance les psychologues.
La commémoration de votre Fédération va être marquée par la thématique de la psychologie positive. Pourquoi ce choix ?
Parce qu’il faut absolument dépasser les stéréotypes observés dans le grand public, du genre : « Je ne consulterai pas de psychologue, parce que je ne suis pas fou ! » Les Américains l’ont fait depuis longtemps. Nous voulons donc insister sur l’accompagnement positif que la psychologie peut représenter, tout comme les Entretiens Francophones de la Psychologie de 2008, auxquels nous avons participé, avaient pris comme thème : « Psychologue : une valeur ajoutée ». Des thèmes comme la résilience y font d’ailleurs implicitement référence.