Freud : Au-delà du principe de plaisir

Sigmund Freud. Payot, 153 p., 7,50 E
La réédition d’Au-delà du principe de plaisir (Payot, 2010) est l’occasion de revenir sur un texte majeur, qui marque un tournant dans la pensée de Freud. Nous sommes en 1920, juste après la Première Guerre mondiale. Depuis quelque temps déjà, Freud a été soumis au cas particulier des « névroses de guerre ». De nombreux soldats, de retour du front, ont été traumatisés. Ils souffrent de ce que l’on nomme alors la « névrose de guerre » (et qu’on appellerait aujourd’hui un « syndrome de stress post-traumatique »). Le soldat traumatisé connaît insomnies, angoisses nocturnes et dépression. Il est surtout en proie à ce que Freud nomme les « compulsions de répétition » : des images envahissantes d’épisodes morbides que le soldat se repasse en boucle, comme si sa mémoire était un disque rayé. Freud bute sur un problème. Comment expliquer ces névroses dans le cadre de la psychanalyse ? Jusque-là, l’analyse des névroses reposait sur un schéma univoque. Les névroses sont le produit d’un conflit psychique entre une pulsion inconsciente - de nature sexuelle - refoulée par une partie du psychisme (le moi). Or, le but de la pulsion est le plaisir : comment expliquer par la recherche de plaisir ce qui ressemble manifestement à un processus mental d’autodestruction ?