GENRE, VIOLENCE, ÉCOLE La violence sexiste ordinaire à l'école

Les plaisanteries et insultes à caractère sexuel sont monnaie courante dans les collèges et 
les lycées. Le silence, involontairement complice, du personnel éducatif épuisé tend à légitimer ces violences sexistes.

Les pratiques de la mixité sexuée au quotidien, notamment celles des élèves entre eux dans le second degré, sont marquées par des échanges corporels et verbaux érotisés, empreints d’une violence sexiste quotidienne, pas spectaculaire, mais généralisée. On constate un sentiment d’isolement des personnels sanitaires, sociaux et éducatifs, un relatif silence des enseignants, un extrême désarroi de tous. Comment comprendre ces pratiques qui sont peut-être violentes ? Dans cette socialisation des élèves par leurs pairs, en quoi la construction du genre permet-elle de comprendre la signification violente ou non des conduites entre élèves ?

Chronique du sexisme ordinaire

Notre projet de recherche (1) comporte deux volets. Une recherche sur les éclairages contextuels situe la construction historique, sociale, politique et médiatique du problème ; l’étude des jeux vidéo utilisés par les élèves montre les représentations les plus significatives pour eux. Sur le terrain, après 39 entretiens approfondis auprès de chefs d’établissement, l’équipe de recherche a réalisé 900 heures d’observation ethnographique dans cinq établissements (collèges et lycées, généraux et professionnels, privés et publics, situés en milieux pauvre, aisé et mixte).