Gouverner la ville

Thierry Oblet, Puf, 2005, 306 p., 28 €.

Depuis une trentaine d'années, la ville monte en puissance en tant qu'acteur politique reconnu. Dans le même temps, il est devenu de plus en plus difficile de distinguer clairement les limites de son territoire (ville, métropole, banlieue, agglomération...) mais aussi de ses prérogatives (habitat, transports, économie, social, culture...). Pour Thierry Oblet, les grands problèmes sociaux d'inégalités spatiales et sociales, de même que la faiblesse manifeste de la démocratie locale (illustrée par de nombreux procès, la hausse du taux de non-inscrits sur les listes électorales, de l'abstention et d'un vote protestataire), tirent leur source d'une organisation inadéquate des processus de décision et de participation citoyenne à la vie de la cité.

Toute son analyse s'effectue à la lumière des relations entre la ville et l'Etat. La ville qui était à l'origine en concurrence avec l'Etat est, depuis le XVIIIe siècle, subordonnée à lui. Ses relations se sont peu à peu dépolitisées pour s'établir sur des bases largement bureaucratiques.

Pour mieux fonctionner, la ville et l'Etat sont invités à repolitiser leurs relations. L'auteur prône notamment une séparation plus stricte des mandats politiques locaux et nationaux qui permettrait, selon lui, de clarifier les rôles de chacun, de donner des repères clairs en termes de pouvoirs et de contre-pouvoirs aux citoyens, et d'asseoir ainsi la gouvernance locale sur des bases plus solides.