Du haut de ses 73 ans, Guillemette Andreu-Lanoë salue dignement l’assemblée réunie sur le toit du Mucem, à Marseille. L’égyptologue chevronnée s’apprête à guider quelques VIP dans l’exposition « Pharaons Superstars », qui ouvre ses portes au public le lendemain 1. Avec le trentenaire Frédéric Mougenot, l’ancienne directrice du département d’antiquités égyptiennes au Louvre en a assuré le commissariat, parallèlement à celui de « L’aventure Champollion » à la BNF. Pédagogue, la spécialiste explique aux néophytes l’itinéraire de Champollion, « son apprentissage du copte (qui) lui a permis de déchiffrer la pierre de Rosette ».
Transmettre, G. Andreu-Lanoë ne s’en lasse pas. En cinquante ans de carrière, la conservatrice a organisé « une douzaine d’expositions » dans les grands musées de France et du monde. Elle apprécie « l’itinérance », confie-t-elle à Sciences Humaines : « Il faut que les objets circulent. » Elle se réjouit que l’hiver prochain les « Pharaons Superstars » rejoignent la fondation Gulbenkian, à Lisbonne : « J’adapte la scénographie à des lieux différents. La première question que je pose, c’est : “Combien de mètres carrés ?” Je vois s’il y a de la lumière naturelle, des cloisons… C’est très concret. » L’historienne et archéologue reste « particulièrement fière » de « L’art du contour. Le dessin dans l’Égypte ancienne », montrée en 2013 au Louvre puis l’année suivante à Bruxelles. « En France, on a une approche philologique de l’Antiquité égyptienne. Or, le dessin est au cœur de cette civilisation », explique-t-elle, heureuse d’avoir « fait entrer l’art égyptien au Louvre par la grande porte ».