Ce livre est une invitation à partir à la rencontre de personnes qui ont adopté des formes d’habitats alternatifs – yourte, mobile home, roulotte, abri en chanvre, maison troglodyte – et qui expérimentent des modes de vie autonomes. Autonomie ici entendue comme cette capacité à subvenir à ses propres besoins en mobilisant des formes d’autoconstruction du bâti et d’autoproduction de l’énergie et de la nourriture.
Dans leur majorité, les acteurs sont issus de la classe moyenne et ne disposent pas de ressources matérielles importantes. Leur choix d’habiter autrement vient souvent souligner un changement profond dans leur vie personnelle et professionnelle. Dans l’ensemble, ils partagent une méfiance vis-à-vis des grands récits politiques et idéologiques et valorisent plutôt ce qui relève d’un savoir-faire concret, d’une approche pragmatique, comme la nomme la sociologue Geneviève Pruvost. Pour autant, on n’en saura pas beaucoup plus sur les trajectoires de vie de ces exilés volontaires. L’approche défendue dans l’ouvrage est plus sensible et subjective que sociologique.