1956 - La naissance de l'intelligence artificielle
Été 1956 à Dart- mouth (Canada), le mathématicien John McCarthy organise le premier séminaire sur l'intelligence artificielle (IA). Son confrère Marvin Minsky et Claude E. Shannon, le père de la théorie de l'information, sont présents. Il y a aussi Herbert A. Simon, spécialiste des organisations, et son ami mathématicien Alan Newell. Tous deux créent la surprise en présentant le premier programme d'intelligence artificielle : Logic Theorist. Ce programme informatique est destiné à démontrer des théorèmes mathématiques. Il fonctionne comme une machine logique capable d'enchaîner et d'articuler entre elles une foule de propositions à partir de quelques prémisses (sur le modèle du syllogisme « si A implique B » et « B implique C » alors « A implique C »).
L'IA est née. Son but : copier, puis dépasser les activités humaines réputées intelligentes, comme raisonner, utiliser le langage ou résoudre des problèmes. Comment y parvenir ? H.A. Simon propose une voie générale : chaque problème à résoudre peut être décomposé en une série de buts intermédiaires, et on explorera différentes voies pour chacun d'eux jusqu'à ce que la solution soit trouvée.
Par exemple, pour réparer une panne de voiture, on décompose en deux séries de problèmes : s'agit-il d'un problème électrique ou mécanique ? Si c'est un problème électrique : vérifier d'abord la batterie, puis le démarreur. Si c'est un problème mécanique, etc. Sur ce principe de résolution de problèmes, H.A. Simon et A. Newell conçoivent, en 1957, General Problem Solver (GPS), un programme informatique dont la vocation est de résoudre toute une classe de problèmes de même type. A partir de ce prototype, H.A Simon pense pouvoir bientôt créer une machine à traduire les langues, jouer aux échecs, prendre des décisions, etc. Il ne cache pas son ambition : « D'ici dix ans, un ordinateur numérique sera champion du monde d'échecs. »