Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours. Le vrai visage du capitalisme français

Benoît Collombat et David Servenay (dir.), La Découverte, 720 p., 2009, 25 €

L’affaire du magot de guerre amassé par l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) a remis au cœur du débat public la question du financement du patronat. Une somme monumentale sur L’Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours replace cette « découverte » dans son contexte. Tout part de l’Occupation. « Pour l’essentiel, expliquent les auteurs, le patronat s’est accommodé de l’intermède pétainiste. » A la Libération, si de nombreux groupes industriels sont nationalisés, peu de dirigeants sont inquiétés pour collaboration avec l’ennemi. Dès 1946, le Conseil national du patronat français est constitué, se saisissant de la lutte contre le communisme pour reconquérir une légitimité écornée. Mais de nombreuses industries ne se gênent pas pour commercer avec l’URSS.