« Quoi ? Mozart est mort ? Pourtant, quand j’ouvre mon frigo, Mozzarella ! », vous lance votre collègue de bureau. La chute de la boutade vous fait sourire, voire rire. Jusque-là, tout est normal. Quelques minutes plus tard, votre chemin croise celui d’une femme qui tombe dans les escaliers. Là, si l’envie vous vient de rire, ce n’est pas bon signe. Pour certains chercheurs, cela pourrait même être le signe précoce d’une démence.
Rares sont les recherches en neuropsychologie à s’être penchées sur la modification du sens de l’humour comme signe avant-coureur de la démence. C’est justement la problématique à laquelle s’est consacrée une équipe de chercheurs britanniques du Centre de recherche sur la démence de la University College London. Ces derniers ont interrogé, via des questionnaires, les proches de 48 patients souffrant de différentes formes de démences, dont la maladie d’Alzheimer et la démence fronto-temporale (dite DFT). L’objectif étant d’évaluer l’attrait de leur ami, conjoint, parent, pour trois types d’humour : 1) l’humour burlesque, comme Mister Bean. 2) L’humour satirique, comme Yes, Minister (série télévisée satirique diffusée sur la BBC). 3) L’humour absurde comme la troupe des Monty Python. Le proche du patient devait également indiquer à l’expérimentateur si celui-ci avait déjà fait preuve d’un humour déplacé, et comment ils évaluaient cet humour sur ces quinze dernières années.