Hypnose. Savoir attendre pour que la vie change

François Roustang, Odile Jacob, 240 p., 21,90 €.
Hypnothérapeute après avoir été psychanalyste, François Roustang, auteur de La Fin de la plainte et de Il suffit d'un geste, considère que l'essentiel dans la relation thérapeutique est de trouver un point d'appui à partir duquel induire le changement. Tout en conduisant ses patients, F. Roustang leur laisse toute liberté, y compris celle de ne pas vouloir changer. Chez le thérapeute, il préconise « l'indifférence au succès » qui, loin d'être une absence, redonne le pouvoir au patient. « Pourquoi le thérapeute devrait-il vouloir des succès auxquels ses patients ne tiennent guère ? », interroge-t-il, soulignant l'ambiguïté de bien des demandes de soins.

Dans sa pratique de l'hypnose, il insiste sur le renoncement à tout diagnostic, interprétation des symptômes et des résultats : « Ce que viennent chercher les patients, c'est l'autorisation de transformer leur existence. » Au thérapeute, qu'il compare à un notaire, de faciliter cette prise de risque par sa présence qui nécessite ce qu'il nomme « l'impersonnalité », la « condition de l'invention et de la réinvention de l'existence, ce que nous appelons le changement ». Renonçant au pourquoi et à la réflexion, et chez le patient, à la rumination, il explique sa conception de l'hypnose comme une mise en mouvement, et récuse le soupçon de « mise en conformité » que certains psychanalystes jettent sur elle. Les transformations induites par la « transe » font place à l'action comme remède au mal-être et à la souffrance. « Surtout ne pas penser, laisser la vie multiforme nous conduire », suggère-t-il.