Ils auraient découvert l'Amérique bien avant Colomb

Des contacts transpacifiques entre l’Ancien et le Nouveau Monde existeraient depuis plus de 5 000 ans. De nouveaux indices, dus à la génétique et à l’agronomie, corroborent les analyses de linguistes et d’anthropologues en faveur de cette thèse.

Leiv Erikson et Christophe Colomb sont-ils vraiment les premiers ? L’hypothèse classique considère que la seule migration antérieure de peuplement des Amériques est eskimo, effectuée à pieds secs par le détroit de Béring il y a 12 000 ans. Mais une autre thèse soutient que des voyages transocéaniques auraient eu lieu depuis plus de 5 000 ans. Invité au Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges, Stephen C. Jett, de l’université Davis de Californie, a apporté de nouvelles preuves, d’ordre biologique, qui confortent cette thèse.
Des analyses réalisées sur les groupes sanguins et la structure de l’ADN montrent qu’une variété de gènes spécifiquement originaires du monde sud-asiatique et afroasiatique est présente dans l’hémisphère occidental. « Non pas de manière générale mais dans des concentrations délimitées, précise le géographe américain, spécialement en Mésoamérique et dans les régions centrales et australes des Andes », selon des modèles qui ne reflètent pas ceux des conquérants espagnols. Autre exemple : la présence d’un type rare de virus en Equateur et en Colombie, trouvé également chez les Aïnous du Japon, recoupe l’hypothèse de l’archéologue américaine Betty J. Meggers d’un voyage des populations Jômons du Japon vers l’Equateur vers 4 000 av. J.-C. Des recherches en génétique menées en 1998 relèvent, quant à elles, des marqueurs communs aux populations chinoises et mayas.