Omniprésente au quotidien, l’image nourrit l’imaginaire dès le plus jeune âge et participe à la compréhension du monde. Dans les livres destinés aux enfants, l’image interagit avec l’histoire contée et confère au livre une autre dimension, suscitant l’intérêt et la curiosité. Elle permet aux enfants de se familiariser avec le monde de l’écrit, les préparant à l’apprentissage de la lecture et favorisant leur accès à la culture… Ce qui ne va pas de soi pour les enfants atteints d’une déficience visuelle. Comment faire pour que ces derniers aient accès, malgré leur handicap, à des livres illustrés ? En France, la maison d’édition associative Les Doigts Qui Rêvent (LDQR), fondée sous l’impulsion d’un enseignant spécialisé, Philippe Claudet, est spécialisée dans la conception, la production et la diffusion d’albums « tact-illustrés ». Basée près de Dijon, elle œuvre depuis 1993 pour démocratiser et diversifier l’offre de livres tactiles destinés aux enfants déficients visuels. Toutefois, la conception d’images tactiles se révèle très complexe. Conçue par des personnes voyantes se fondant sur une démarche empirique, l’image tactile ne semble guère en adéquation avec la perception et les représentations des personnes non-voyantes, comme en témoigne la grande difficulté des enfants à reconnaître et interpréter ces images tactiles.
Marc Olano