Les musées d’art primitif exposent des objets qui sollicitent le regard ou renseignent sur des usages. Rares sont les occasions de s’interroger sur les rapports que les images entretiennent avec la pensée de ceux qui les ont conçues. Le musée du Quai-Branly propose, à partir du 17 février, une exposition d’un type particulier, invitant à « voir ce qui ne se voit pas d’emblée dans une image ». Philippe Descola, anthropologue et professeur au Collège de France, a reçu carte blanche pour mettre en scène sa théorie des « ontologies » développée dans son livre de 2005 (Par-delà nature et culture, Gallimard). Le résultat est aux antipodes d’un accrochage thématique, géographique ou stylistique : il balaie l’espace, le temps et les cultures à la recherche de clés universelles. On trouvera donc, presque voisins, des masques d’Amazonie, des mandalas tibétains, des paysages italiens, des portraits flamands et des photos de Jules Marey.
Marc Olano