Intelligence

Plus d’un siècle après sa naissance, le débat autour de la définition et de la mesure de l’intelligence n’est toujours pas clos. « Il est courant chez les pessimistes de dire qu’il y a autant de définitions de l’intelligence qu’il y a de spécialistes, les optimistes pensant, eux, qu’il y a seulement autant de définitions que de théories », résume le psychologue Roger Lécuyer.

« Dire de quelqu’un qu’il est intelligent, c’est porter un jugement de valeur », affirme le psychologue Paul Guillaume (1878-1962). La conception, et donc la définition de l’intelligence, est un enjeu important, d’autant que par le passé, certains innéistes, comme Francis Galton et Arthur Jensen, se sont saisis de cette définition pour justifier les inégalités sociales ou raciales.

Le facteur G sonne toujours deux fois

Quelles ont été les définitions successives de l’intelligence ? En 1904, le psychologue anglais Charles Spearman est le premier à identifier un facteur général d’intelligence générale – le facteur G : plus on est bon dans une épreuve d’intelligence, plus on a de chances de l’être dans les autres (on dit que ces épreuves sont corrélées). Trente ans plus tard, le psychologue américain Louis Thurstone isole à l’inverse cinq facteurs spécifiques : numérique, verbal, spatial, fluidité verbale, raisonnement. Las ! On découvre ensuite que tous ces facteurs sont en fait reliés. Chassé par la porte, le facteur G revient par la fenêtre.