International : Sarkozy, le shérif de la diplomatie

Relations transatlantiques, Europe, Afrique : sur la scène mondiale, le président de la République a été omniprésent mais assez peu cohérent.

« Plus shérif et moins philosophe » : voilà comment la politiste Sophie Meunier condense en une formule lapidaire la « rupture » introduite par N. Sarkozy en matière de relations internationales. Après les deux « non » qui avaient marqué les mandats de Jacques Chirac (non à la guerre en Irak, non au Traité Constitutionnel Européen), la voix de la France s’est, selon S. Meunier, faite plus positive – et, là encore, omniprésente : Crise géorgienne, soutien aux insurgés libyens, ventes d’armes au Brésil, sauvetage des infirmières bulgares, sauvetage financier de la Grèce…

 

Une doctrine à géométrie variable

La chercheuse peine cependant à dégager de ce foisonnement une doctrine claire. Un penchant pro-américain (atlantisme) semble dominer en début de mandat : vacances d’été à Wolfeboro à l’été 2007, discours devant le Congrès américain à l’automne de la même année, envoi de renforts français en Afghanistan en 2008, retour dans le commandement militaire de l’OTAN en 2009, accord de défense franco-britannique (novembre 2010)… Malgré tout, une certaine distance demeure, qui ne se réduit pas à la réserve exprimée par N. Sarkozy à l’égard d’un Barack Obama jugé « naïf » et « inexpérimenté ». La France ne s’est pas engagée en Irak, et des désaccords se font jour, sur la place de la Turquie en Europe ou sur le Venezuela d’Hugo Chavez. N. Sarkozy a par ailleurs critiqué en septembre 2011 le monopole américain sur le processus de paix au Proche-Orient.