Introduction à la théorie des configurations

Jean Nizet et Franois Pichault, De Boeck, 2001, 195 p., 23 €.

Deux spécialistes belges dressent ici une typologie des formes organisationnelles. Cinq idéaux-types sont distingués. Dans la « configuration entrepreneuriale », la bonne marche de l'entreprise repose sur les seules épaules d'un leader. Le pouvoir y est concentré, les contre-pouvoirs, généralement absents. Dans la « configuration missionnaire », ce sont les idées (pour ne pas dire les idéaux) qui priment sur la fonctionnalité de l'organisation. La mobilisation du personnel s'effectue autour de « missions » dans un environnement plutôt favorable : le « marché est stable et peu hostile ». Dans la « configuration mécaniste » (ou bureaucratique selon la terminologie de Max Weber), la division verticale des tâches est forte et le pouvoir est concentré au sommet. Dans la « configuration adhocratique », la polyvalence est de mise, les mécanismes de liaison sont développés. Les équipes sont relativement autonomes mais le pouvoir décisionnel est centralisé, d'où des affrontements entre la logique missionnaire et la logique gestionnaire. Dans la « configuration professionnelle », le pouvoir est au main des opérateurs qui profitent de leurs compétences particulières et de leur grande autonomie dans l'exécution de leur travail. Ces types construits à partir de diverses variables telles que la structure, les buts, la taille, la technologie, le contexte... sont un outil qui permet soit de réaliser une photo d'une organisation, soit de suivre son « cycle de vie ». L'approche est bien sûr très fonctionnaliste, voire même évolutionniste dans la droite ligne de leur mentor, Henry Mintzberg. Etayé de nombreux cas pratiques, cet ouvrage sera précieux aux apprentis managers.