Introduction

En donnant une image du passé, l’archéologie porte un enjeu identitaire. Étudiant les traces matérielles laissées par les sociétés qui nous ont précédées, depuis la préhistoire jusqu’à l’époque contemporaine, les considérant sur la longue durée, intégrant les apports de nombreuses autres sciences, elle permet d’abord d’offrir un regard d’ensemble et de répondre à un certain nombre d’interrogations factuelles. Mais la science archéologique court plusieurs risques. Elle peut aisément être transformée en outil au service du nationalisme, sommée par exemple en France de se référer à d’hypothétiques ancêtres gaulois. Elle véhicule un autre aspect identitaire quand des trafiquants font main basse sur le patrimoine culturel, coupant les populations de leurs racines. Les archéologues peuvent aussi interférer avec le politique lorsque, mandatés par les tribunaux internationaux, ils se penchent sur les traces de conflits récents pour en extraire les preuves de crimes commis contre l’humanité.