Le SNP (Syndicat national des psychologues) a tenu ses assises le 3 décembre 2010, à l'université Paris Descartes, sur le thème de l'évolution de la formation des psychologues. Celle-ci doit être revue à la hausse, d'après de nombreuses discussions qui ont également porté sur le titre de psychothérapeute, ou encore la nécessité d'un ordre pour les psychologues. Jacques Borgy, secrétaire général du SNP, a répondu à nos questions.
Jacques Borgy (SNP) : Il faut revaloriser la formation des psychologues
Le DESS, permettant autrefois de devenir psychologue, était un diplôme de 3e cycle. Depuis la réforme LMD (Licence-Master-Doctorat) et la LRU (Loi de rénovation des universités), le diplôme s’obtient en 2e cycle, en Master 2 : ce n’est plus en adéquation avec la loi de 1985, qui prévoyait une formation universitaire et professionnelle de haut niveau. Or, on assiste à un glissement des formations universitaires en général : ce qui se faisait avec une Licence voici 50 ans se fait aujourd’hui avec un Master. Notre profession doit suivre ce mouvement et aller vers un nouveau diplôme de 3e cycle pour l'accession au titre, afin de maintenir un haut niveau de formation théorique et professionnelle. Cette discussion autour de l’allongement nécessaire de la formation s'est accompagnée de questionnements autour du passage du Master au Doctorat : quels types de doctorats seraient intéressants ? Etant entendu que ce qui semble le plus important, c’est d’asseoir la formation professionnelle des psychologues avec une probable augmentation des stages, et en particulier la nécessité que les praticiens aient vu, pendant leurs études, des lieux de pratique possibles suffisamment diversifiés. La formation théorique gagnerait aussi à diffuser une meilleure connaissance juridique de l'exercice de la profession, en particulier avec les responsabilités que nous aimerions voir rendues possibles pour les psychologues. Nous sommes conscients qu’en demandant cette revalorisation, il faut que les psychologues acceptent que leurs responsabilités soient revues à la hausse : on peut imaginer des praticiens responsables de services de psychologie à l’hôpital ou dans de grandes institutions comme Pôle Emploi, dans les services sociaux… Ils pourraient assumer pleinement la responsabilité du diagnostic psychologique ou d’expertises, pour les libéraux notamment.