Post coitum omne animal triste est (après le coït, tout animal est triste), nous dit le proverbe avec un brin d'exagération. Un brin, mais pas plus : une étude portant sur 222 jeunes Australiennes hétérosexuelles nous apprend que pour certaines d'entre elles, après le septième ciel, plus dure est la chute. Larmes, anxiété, irritabilité... 3 % auraient déjà éprouvé une fois des émotions pénibles regroupées sous la peu ragoûtante dénomination de « dysphorie post-coïtale ». 10 % ont même affirmé les avoir subies plus régulièrement, par exemple durant le mois précédant l'enquête. Pourquoi ce dur retour à la réalité ? Question de génération, de milieu social ? Piètre estime du partenaire ? Il est trop tôt pour généraliser, de même que pour avancer une explication convaincante. Les auteurs estiment qu'il pourrait y avoir un lien entre de tels coups de blues et d'anciens abus sexuels, mais rien de bien flagrant. Ils ont plutôt envie d'explorer les facteurs biologiques.
La nouvelle a fait l'effet d'une petite bombe sur le Web. Partout, des commentateurs mâles y sont allés de la même réaction, en substance : « avec un type qui assure (sous-entendu : avec moi), ça n'arriverait pas. ;-) » Pauvres femmes, décidément...
Brian S. Bird, Robert D. Schweitzer, Donald S. Strassberg (2011). The Prevalence and Correlates of Postcoital Dysphoria in Women. International Journal of Sexual Health, 23 (1), DOI: 10.1080/19317611.2010.509689