William James est en proie à une sévère dépression quand, tout à coup, en avril 1870 – il a alors 28 ans –, en lisant les Essais de critique générale de Charles Renouvier, philosophe fort connu à l’époque, il découvre une théorie du libre arbitre qui l’aide à sortir de sa torpeur. Dans son Journal, à la date du 30 avril 1870, il note : « Mon premier acte de libre arbitre sera de croire dans le libre arbitre. » C’est aussi une façon de sortir d’un dilemme philosophique et moral qui le hante. La vision de l’homme réduit à un déterminisme biologique l’attire et l’inquiète à la fois. Comment la concilier avec l’autre conception de la nature humaine, celle qui accorde la liberté, la conscience, le sens moral ?
Marc Olano