Jean-Claude Espinosa : L'hypnose a pour but de révéler nos ressources

Quel public se forme aujourd’hui à l’hypnose ?

La formation à l’hypnose telle qu’elle est conçue par la Confédération francophone d’hypnose et de thérapies brèves ne s’adresse qu’aux soignants. Car si l’image de l’hypnose n’évolue malheureusement pas aux yeux du grand public, c’est en revanche le cas aux yeux du corps médical. De plus en plus de cliniques et d’hôpitaux forment leur personnel à l’hypnose : les médecins, quels que soient leur spécialité, ainsi que des sages-femmes, des kinésithérapeutes pour la rééducation psychomotrice, des infirmières travaillant en soins palliatifs… Il faut une culture du soin pour être efficace par l’hypnose. Elle permet, dans beaucoup de cas, de diminuer ou d’arrêter la prise de médicaments sans s’y substituer, et sans danger ni effets secondaires. Quelquefois, par exemple pour des troubles du sommeil léger ou une anxiété légère, on peut simplement, grâce à elle, éviter de prendre une médication. Pour autant, l’hypnose ne s’oppose surtout pas aux médicaments, c’est une approche complémentaire. Personnellement, il m’arrive de travailler avec l’hypnose dans des contextes non thérapeutiques, par exemple quand je prépare des sportifs à la compétition.

Pourquoi l’hypnose a-t-elle été longtemps discréditée ?

A cause de l’émergence de la psychanalyse. Freud a commencé par l’hypnose, avant de la délaisser pour élaborer sa propre méthode. Mais les soignants reviennent d’autant plus à l’hypnose qu’elle permet d’améliorer l’état des patients beaucoup plus rapidement qu’une analyse. En tant que psychanalyste, je suis à l’aise pour en parler ! Les deux techniques ne sont d’ailleurs pas incompatibles : François Roustang ou moi-même pratiquons l’hypnoanalyse, c’est-à-dire des séances psychanalytiques associées à l’hypnose pour avancer beaucoup plus vite.