Jean-Michel Porte (SPP) : Quelle éthique pour le psychanalyste ?

La Société Psychanalytique de Paris, association loi 1901 reconnue d’utilité publique, a été fondée en 1926. Elle est une société composante de l’Association Internationale de Psychanalyse (API), ainsi que de la Fédération Européenne de Psychanalyse (FEP). Ses premiers membres furent occupés à des projets comme celui de la création de la Revue Française de Psychanalyse en 1927, ou l’organisation des Conférences des Psychanalystes de Langue Française, devenues depuis Congrès des Psychanalystes de Langue Française (CPLF) auxquels participent des analystes de nombreux pays. Après la guerre, qui a désorganisé la vie de la Société et pratiquement fait disparaître toute activité analytique, la SPP a été confrontée au problème de la formation des nouveaux analystes. L’Institut de Psychanalyse a ouvert ses portes en 1953. Mais de vifs désaccords existaient quant aux rapports que la formation analytique devait avoir avec l’enseignement universitaire. Ces tensions provoquèrent le départ de quelques membres rassemblés autour de Daniel Lagache, défenseur de l’option universitaire. Jacques Lacan, qui soulevait la défiance des ses collègues à cause de sa pratique des séances à durée variable, a quitté la SPP et rejoint le groupe de Lagache pour fonder la Société Française de Psychanalyse. En 1986, l’Institut de Psychanalyse a cessé d’être une association indépendante. Il a intégré la SPP, dont il est devenu l’ « organe formateur ». La Société était alors gérée par une Assemblée Générale composée de tous ses membres. En 1994, la Commission d’enseignement, qui réunit l’ensemble des formateurs, a modifié l’accessibilité au cursus de formation : toute personne en analyse avec un membre de la SPP, qui ne devait plus être comme auparavant obligatoirement un membre formateur, pouvait désormais faire acte de candidature à l’Institut. Il n’y avait donc plus d’ « analyse didactique ». Toute analyse était une analyse « personnelle » qui se voyait de ce fait disjointe du cursus de formation au sein duquel l’analyste du candidat n’intervient à aucun moment et sous aucun prétexte. Cette évolution a conduit en 2OO7 à une réforme qui a institué que la formation ne relève plus de la responsabilité d’une catégorie de membres élus à vie, mais de membres titulaires élus pour assurer cette fonction pendant une durée limitée. Signalons enfin que la SPP a récemment réformé son Code d’éthique à l’égard duquel tous ses membres comme tous les Analystes en Formation sont engagés.

La SPP compte actuellement plus de 800 membres et 300 Analystes en Formation. Pour devenir membre de la SPP, il faut d’abord avoir fait une analyse pendant un temps suffisant avec un membre de la SPP ou un membre formateur de l’API. On peut alors se porter candidat auprès d’un des Instituts de la SPP (Paris et Lyon). La formation repose sur la supervision de deux cures analytiques, sur la participation à des séminaires d’enseignement, ainsi que sur la fréquentation des activités scientifiques de la SPP. Une fois le cursus de formation validé par la Commission d’enseignement, on peut demander à être agréé comme membre adhérent par le Conseil d’Administration.